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ACQUISITION ET ACCLIMATATION D’UN ANIMAL
Choix de l’espèce
Chaque
espèce ayant des besoins particuliers, il est conseillé de bien étudier
ces différents paramètres avant de choisir l’espèce que l’on souhaitera
maintenir. Vous devrez tout d’abord réfléchir à l’espace dont vous
disposez pour accueillir vos pensionnaires. Le minimum étant un bac de
60 cm x 30 cm x 40 cm pour les espèces les plus petites (Cynops
orientalis par exemple). Mais bon nombre d’espèces nécessitent une
installation plus grande, d’au moins 80 cm x 30 cm x 40 cm (Pleurodèle
de waltl, Pachytriton labiatus, Ambystoma tigrinum…). Cela dépend
également du nombre d’individus que vous souhaitez y loger (plus ils
seront nombreux, plus le bac devra être grand). Vous devrez ensuite
vous pencher sur le mode de vie des animaux. Aquatique, semi aquatique
ou terrestre ? Diurne ou nocturne ? Certaines espèces, de mœurs
nocturnes et fouisseuses, sont en effet très discrètes ( Ambystoma
maculatum, Ambystoma opacum, Pléthodon sp, Salamandra sp par exemple).
Vous ne les apercevrez donc que très rarement. Les espèces aquatiques
semblent beaucoup plus visibles et semblent abandonner leur
comportement nocturne en captivité. La nourriture est également l’un
des éléments à prendre en compte. Les animaux aquatiques et les animaux
terrestres ne se nourrissent pas des mêmes proies. Généralement les
aquatiques, après acclimatation, acceptent très bien la nourriture
inerte.Vous trouverez alors en animalerie toute une gamme d’aliments
surgélés sous forme de petits cubes (vers de vase, artémias,
daphnies…). Il n’en ait pas de même pour certaines espèces terrestres
qui n’accepteront que très difficilement les proies mortes. Vous devrez
alors avoir constamment à disposition des insectes vivants (grillons,
vers de terre, drosophiles…). Certains de ces aliments se trouvent
relativement facilement dans les magasins ayant un rayon pêche,
d’autres seront à commander sur les sites spécialisés. Enfin, vous
devrez vous renseigner sur la législation, certaines espèces étant
soumises au certificat de capacité (CDC). Vous disposez néanmoins d’un
large choix d’urodèles n’étant soumis à aucune réglementation. Il vous
suffira de faire une déclaration de détention auprès de la Préfecture.
Vous trouverez toutes les informations nécessaires auprès de la
Direction Départementale des Services Vétérinaires (DDSV) de votre
département. Ce n’est seulement qu’ après toutes ces étapes que vous
pourrez prendre en compte les critères esthétiques de l’espèce à
choisir .
Choix de l’animal
Il est dans tous les cas
préférable de se fournir chez un éleveur, plutôt que dans une
animalerie. Les urodèles sont de moins en moins nombreux à l’état
sauvage, leur habitat naturel étant de plus en plus altéré par l’homme.
Limitons donc les prélèvements afin de ne pas aggraver la situation.
Vous aurez également beaucoup plus de chance de tomber sur un animal
sain s’il provient d’un particulier. Pour arriver jusqu’à nos
animaleries, les urodèles subissent de nombreux transports pas toujours
effectués dans les meilleures conditions. Il en résulte un grand stress
favorisant l’apparition de maladies souvent délicates à traiter. Un
animal sain est vif. Il doit normalement essayer de s’échapper
lorsqu’on l’attrape. Il a les yeux propres et bien ouverts, ne présente
aucun signe de blessure (plaies, coupures, mycoses etc). A terre, il se
tient en appui sur ses pattes avant et n’est en aucun cas complètement
amorphe. Les pattes ainsi que les doigts sont à observer de près. Ils
sont en effet souvent sujets à divers mutilations ou mycoses. N’écoutez
jamais les conseils de personnes vous informant que cela n’est rien et
que les membres repoussent très bien. Certes, les urodèles ont une
capacité de régénération surprenante mais à condition que la plaie soit
saine et exempte de mycose ou de bactérie. Si tel est le cas, il vous
faudra au préalable soigner l’animal, ce qui n’est pas chose facile.
N’hésitez donc pas à demander au vendeur de pouvoir observer l’animal
correctement ou à lui demander un autre individu si celui choisit ne
vous convient pas. Si vous souhaitez plusieurs individus et
éventuellement vous lancer dans la reproduction, le bon équilibre
semble être pour beaucoup d’espèces d’un mâle pour deux femelles. En
règle générale, le mâle possède un cloaque plus gros que celui de la
femelle et est d’une corpulence plus mince. Selon les espèces la
différenciation des organes sexuelles est plus ou moins aisée. Il est à
noter que les juvéniles ne sont que difficilement sexables.
Transport
Pour
la plupart des espèces le transport devra se faire « au sec », tout en
restant dans un environnement humide bien sur. Il vous faudra utiliser
une boîte en plastic de type barquette alimentaire sans oublier d’en
percer le couvercle . Vous devrez disposer sur le fond un simple papier
absorbant humide ou de la sphaigne si possible. Il existe néanmoins
quelques espèces devant être transportées comme les poissons, dans l’
eau. L’ Ambystoma mexicanum, par exemple, ne possédant pas de poumon,
ne peut être sorti de l’eau. Si vous transportez plusieurs animaux,
il est préférable de ne pas tous les réunir dans la même boîte. Le
mieux étant que chacun ait la sienne. Cela évitera les risques
d’agression entre individus, causés par le stress du transport. Prenez
également en compte les températures. S’il fait chaud, placer la boîte
de transport à proximité de sacs de glaçons, en veillant toutefois à ce
que ceux si ne refroidissent pas trop non plus l’environnement des
animaux. A l’inverse, s’il fait très froid, placez la boîte de
transport à proximité de matériaux isolants. Concernant la vente par
correspondance, elle est à éviter. Même si des organismes spécialisés
s’occupent du transport, un accident est vite arrivé et bien souvent
personne ne sera là pour y remédier. Rien ne vaut l’attention du futur
propriétaire !
Fauna box
Acclimatation
Un nouvel arrivant est dans 99% des cas un animal stressé. Il vous faudra alors respecter quelques règles élémentaires. Il conviendra donc de placer le ou les nouveaux arrivants en quarantaine. Cette quarantaine sera
utile en plusieurs points. Elle aura pour but de voir si le ou les
animaux sont sains et s’alimentent correctement. Elle permettra
également de ne pas contaminer votre groupe (si vous en possédez déjà
un) en y ajoutant vos nouveaux pensionnaires, si toutefois l’un d’eux
devaient être porteur d’une quelconque maladie. Si vous avez fait
l’acquisition de plusieurs animaux, l’idéal serait d’isoler chaque
individu. Mais cela n’est pas toujours possible, faute de bacs
disponibles ou de place. Dans tous les cas de figure, le bac devra être
aménagé à minima et ce dans l’unique but de pouvoir observer les
animaux avec facilité. Le bac devra donc être de taille modeste, afin
que les animaux n’aient aucune difficulté à trouver la nourriture. Il
devra comporter quelques cachettes, pour limiter le stress, mais pas
trop non plus afin que vous puissiez les observer sans devoir les
déranger. Vous pouvez également favoriser les environnements « stériles
» ( plantes et décors artificiels) mais cela n’est pas forcément
nécessaire. Le substrat pourra être composé de sphaigne ou de fibre de
coco. Pour la quarantaine certains éleveurs préfèrent de loin un
substrat de papier absorbant humidifié. Pour les espèces fouisseuses,
cela évite que l’animal ne s’enterre et ne soit donc plus à portée de
vue. Cela permet également d’éviter que les divers insectes distribués
ne s’enfouissent à leur tour, devenant ainsi beaucoup plus difficiles à
dénicher. Vous pourrez enfin mieux contrôler l’alimentation de l’animal. Le
bac devra être placé dans un endroit calme, frais et si possible
sombre. Cela limitera le stress de l’animal et lui permettra de prendre
ses repères. Vous devrez à tout prix éviter de venir le déranger (
ouverture répétée du terrarium ou de l’aquarium, modification de
l’aménagement…). Ce n’est qu’au bout d’une trentaine de jours que
vous pourrez intégrer le ou les nouveaux arrivant à leur habitat
définitif ainsi qu’à vos autres animaux si tel est le cas.
Lien vers l'article sur la quarantaine
Problèmes fréquemment rencontrés
-
l’animal refuse de s’alimenter : laisser lui le temps de s’adapter, un
urodèle peut rester une semaine sans manger et sans que cela ne soit
préjudiciable. Proposez lui toutefois diverses proies, afin de
déterminer ses préférences. Mieux vaut également lui proposer des
insectes vivants plutôt que morts, ils stimuleront son appétit. - le
triton refuse d’aller dans l’eau : assurez vous qu’il ne s’agit pas
d’un individu juvénile. Pour beaucoup d’espèces ces derniers étant les
premières années de leur vie de mœurs terrestres, il vous faudra alors
modifier l’aménagement du bac pour l’adapter. Assurez vous également
que l’animal est sain. La plupart du temps, un triton malade cherchera
à regagner la terre ferme. - l’animal présente une plaie ou une
mycose : isolez le en le plaçant dans un bac de quarantaine afin de
pouvoir surveiller son évolution et agir en conséquence. | |