Pour les amateurs d'Urodèles
 
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Caractéristiques communes de l’espèce :

Salamandre pulmonée du groupe des pléthodontidés ,la respiration se fait à la fois par l’ épiderme et par les poumons .Elle est exclusivement terrestre et nocturne .Les pattes sont longues ,et le corps de section arrondie porte 12 ou 13 bourrelets costaux correspondant à autant de paires de côtes .La queue est de section arrondie et rétrécie à sa base ,ce dernier critère permet de les différencier d’autres pléthodontidés vivant dans les mêmes zones .Résistant assez bien à la déshydratation ,cette salamandre cherche refuge sous terre et dans les grottes en période sèche .Elle vit à terre et se cache dans l’humus ,généralement sous un tronc tombé à terre ,sous l’écorce des arbres pourrie et tombée à terre ,sous la mousse ou les pierres .Elle affectionne les endroits proches des rivières et des points d’eau même si elle se noierait en pleine eau .Les populations de haute altitude hivernent alors que celles vivant plus bas (1200 mètres et moins ) sont actives toute l’année .L’espèce est nocturne et sort surtout chasser durant les nuits pluvieuses et relativement fraîches .Elles n’aiment pas les grosses chaleurs .

La queue est charnue chez les adultes en bonne santé et elle est capable de régénérer ,ainsi que les membres ou les doigts perdus .Les régénérats sont souvent moins colorés et moins développés que les originaux .

Juvénile avec queue en cours de régénération :



Elles ont quatre types de comportements défensifs :elles se dressent en se campant sur leurs pattes pour paraître plus grosses ,elles secrètent également au niveau cloacal un liquide malodorant qui repousse les prédateurs ,et elles peuvent également simuler la mort en se mettant sur le dos et en montrant leur ventre ,comportement courant dans la famille des pléthodontidés .Enfin ,un mécanisme d’autotomie leur permet d’abandonner sans dommages pour leur survie leur queue à un prédateur .

Le liquide cloacal laiteux contient des alcaloïdes irritants et la peau est riche en glandes épidermiques avec des toxines qui sont à priori inoffensives pour les humains,à condition d’éviter tout contact avec les yeux et les muqueuses sans un lavage soigneux des mains lors de manipulations .Ces défenses chimiques sont suffisantes pour leur sauver la vie lors de l’ingestion par un prédateur ,qui recrache alors une proie qui a si mauvais goût !

Certains adultes n’ont peur de rien ,et vont littéralement avancer sur tout agresseur sans prendre la fuite !

C’est cependant une espèce plutôt discrète ,plus souvent vue de jour que d’autres membres de sa famille mais dont la coloration cryptique l’aide à passer facilement inaperçue au milieu des feuilles mortes et des écorces .

Elles affectionnent les habitats forestiers à feuilles caduques,,les forêts de conifères ,les dunes côtières ,la litière de feuilles en décomposition étant l’un de leurs substrats naturels favoris ,les bois de chênes ,les forêts –galeries en bordure de rivière ,les prairies vallonnées et humides à hautes herbes et les chaparrals .On les trouve parfois dans les terriers abandonnés par les petits rongeurs .

Elles sont assez territoriales en –dehors des périodes d’estivation ,de reproduction et d’hivernage où elles se regroupent .Une seule branche morte de grande taille au milieu d’une litière de feuilles mortes en putréfaction peut cacher une vingtaine de salamandres ,adultes et jeunes mélangés .Elles pratiquent le cannibalisme et s’attaquent à d’autres salamandres ,bien qu’elles ne dévorent généralement pas les jeunes issus de leur propre parenté .Tout intrus de la même espèce ou d’autres espèces de salamandres est généralement assez vigoureusement jeté hors du territoire de la salamandre .

Sa distribution dans une large variété d’habitats et de microclimats en fait une espèce adaptable et probablement moins menacée que d’autres espèces davantage inféodées à des biotopes précis (Aneides sp. ).

L’altitude des spécimens trouvés sur le terrain va de 0 à près de 4000 mètres ,avec des variations considérables sur la pression atmosphérique et l’oxygénation de l’air .Elles semblent moins sensibles que d’autres urodèles californiens aux pollutions chimiques modérées .Concernant la fourchette des températures et de l’hygrométrie supportés ,il s’agit là d’un animal vraiment adaptable et résistant , même exposé à des extrêmes pendant une période relativement longue .E. e. xantoptica et E. e. oregonensis se plaisent généralement dans des climats plus frais et plus humides que les autres sous –espèces .

Le complexe a déjà été abondamment étudié (Futuyma 1998 ) ,mais il est fort probable que le Genre entier soit revu ,pour les raisons précitées .

Dimorphisme sexuel :

Les mâles ont une queue plus fine et plus longue que les femelles ,un cloaque plus proéminent ,et leur lèvre supérieure fait saillie sur l’inférieure .

Longévité :

La maturité sexuelle est atteinte au cours de la 3e ou 4e année chez les mâles ,dans leur 4e ou 5e année pour les femelles .Ces salamandres peuvent vivre en moyenne 12 à 16 ans (record ,20 ans et 8 mois au Zoo de San Diego) .

Terrarium :



-Batterie de 4 terrariums pour Ensatina eschscholtzii .

On peut constituer un groupe d’élevage de 3 à 6 individus par terrarium .S’ il est suffisamment spacieux ,il peut accueillir plusieurs mâles dans la proportion d’un mâle pour 2 à 3 femelles .Toute cohabitation avec d’autres urodèles est exclue .Le terrarium est de préférence doté d’une plus grande surface au sol qu’il n’est haut ,un terrarium de L80 x l40 peut loger jusqu ‘à 6 individus ,et un couple sera à l’aise dans un 50x 30 .Ces dimensions peuvent sembler réduites mais l’espèce se déplace assez peu et reste le plus clair de son temps au même endroit .La hauteur n’a que très peu d’importance .On peut opter soit pour un terrarium classique bien ventilé ,soit pour un aquarium avec un couvercle hermétique dont une partie est grillagée .

Substrat et aménagement :

-Substrats à éviter absolument :terre de bruyère ,tourbe ,sable ,copeaux de pin ,de hêtre ,de cèdre .

Nous utilisons un mélange stérilisé au four micro-ondes de terreau de feuilles ,d’ écorces pour orchidées et d’humus de coco sur 5 à 10 cm d’épaisseur ,le tout est recouvert de mousse de forêt bien lavée et débarrassée des brindilles pointues ,de la terre et des parasites ,en la faisant d’abord sécher en plein soleil pendant 2 jours ,puis en la rinçant plusieurs fois à l’eau claire .
Une sous –couche de drainage en vermiculite ou en petites billes d’argile sur 2-3 cm peut être utile .Des feuilles mortes récoltées en automne ,bien séchées et passées au micro-ondes ,peuvent être laissées ensuite à se décomposer lentement dans le terrarium ,en recouvrant de feuilles sèches au fur et à mesure .Les feuilles caduques de chêne ,de châtaignier ,de bouleau ,de hêtre (Fagus sylvatica ) sont parfaites ,par contre il faut éviter celles de saule ,de tilleul et toutes les aiguilles de résineux .

Un petit bassin peu profond aide à maintenir une humidité élevée et servira de lieu de baignade et de réhydratation ,en pratique le niveau d’eau ne devra pas excéder 3 à 4 cm pour des adultes .Il est placé dans un coin du terrarium .Son accès est facilité par des morceaux d’écorce et des galets lisses et plats .D’autres galets et quelques écorces fournissent des cachettes ,très importantes .Le terrarium peut être planté de lierre ,de fougères robustes ,de Scindapsus aureus ,et contenir quelques grosses branches mortes couvertes de mousse et de lichen .On peut créer une pente douce avec accès au point d’eau dans la partie basse .Attention ,il faudra changer l’eau environ une fois tous les 15 jours complètement ,et dès qu’elle sera souillée par des déjections et trop de substrat sinon .En effet ,les toxines cutanées peuvent se retrouver en trop grandes concentrations dans le bassin ,Myers et Clarke (San Diego Univ. ,2002) ont perdu plusieurs jeunes en les maintenant dans un bassin d’eau filtrée mais jamais changé ,et le substrat devra être pareillement entièrement renouvelé une ou deux fois par an .

Les murs du terrarium sont recouverts d’opacifiants artificiels ou naturels pour confiner les salamandres dans une atmosphère peu lumineuse .Elles fuient en effet les lumières trop vives et seraient facilement stressées en voyant toutes les allées et venues autour de leur terrarium .Pour ce faire,tous les moyens depuis les « posters » d’aquariophilie collés à l’extérieur du bac jusqu’aux décors en Xaxim®,en résine ,en liège compressés feront l’affaire .

Juvénile en posture de défense :



Eclairage :

Une photopériode de 15 heures en été contre 9 en hiver avec des variations très progressives tout au long de l’année sont nécessaires à leur rythme biologique dès le stade juvénile et à leur reproduction .Les terrariums sont éclairés avec des tubes fluorescents Sylvania Gro-Lux® lumière du jour en été et demi –saison et des tubes de la même marque « lumière noire » pendant les 3 mois hivernaux avec un éclairage naturel venant des fenêtres modéré et indirect .

Chauffage :

Au printemps et en automne ,les salamandres sont dans une pièce relativement fraîche et ont entre 16 et 23°C le jour ,14 à 18°C la nuit .Aucun chauffage n’est nécessaire pendant ces deux périodes de 3 mois .L’ hiver ,elles sont mises dans un coin plus froid mais où il ne gèle jamais ,avec des valeurs nocturnes de l’ordre de 5°C à 10°C contre 8 à 14°C le jour .Dans une maison ,on pourra alors descendre les terrariums au sous –sol ou dans une véranda ,pourvu qu’il ne gèle pas ,ou très modérément .Attention aux locaux tels les caves susceptibles d’abriter des rats ou autres rongeurs et ne reproduisant pas le rythme nycthéméral minimal ,faute de fenêtres .L’été ,la température maximale atteinte est de 28°C ,et on ne dépassera pas cette valeur .Dans le cas d’étés frais comme cela arrive parfois en Europe du Nord,un léger chauffage sous la forme d’un câble chauffant ou d’un tapis de faible puissance ,placé sous le terrarium ,permettra d’atteindre 25-27°C le jour .En toutes saisons ,une baisse nocturne importante des températures est cruciale .L’écart devra être d’au moins 5 à 8°C entre le jour et la nuit .

Humidité :

Même si ces salamandres résistent très bien à la sécheresse en s’enfouissant dans du substrat humide sous les pierres et les écorces ,en captivité on veillera à leur offrir une humidité importante ,surtout la nuit .La meilleure solution consistera à arroser le substrat pour qu’il demeure bien humide .Ce sera fait le soir ,lorsque l’éclairage ,relié à un programmateur ,se coupe .En été ,on arrosera un soir sur deux ,jusqu’ à deux fois par jour en automne et au début du printemps ,et 5 fois par semaine en hiver .Dès l’apparition de champignons ou de moisissures ,il faut revoir à la hausse la surface d’aération du terrarium ,réduire les arrosages et enlever tout objet du décor ou tout substrat « contaminé » .La journée ,le sol devra s’assécher par une évaporation modérée mais ne jamais être totalement sec sur l’intégralité de sa surface .Le substrat ne devra jamais donner l’impression d’un marécage avec de petites flaques sur la plus grande partie de sa surface .

E. e. platensis :



Alimentation :

Prédateur nocturne ,Ensatina eschscholtzii part au crépuscule lors des nuits humides et pas trop chaudes en quête de proies .Il s’agit principalement d’invertébrés :limaces ,cloportes ,araignées ,pseudo –scorpions ,collemboles pour les juvéniles ,pucerons ,larves de coléoptères ,lombrics ,orthoptères ,chenilles ,petits crustacés terrestres .Les salamandres privilégient les proies au corps mou,ne se nourrissent que de proies vivantes ,mais relativement lentes et incapables de voler .A l’occasion ,les grands adultes améliorent leur ordinaire de rongeurs nouveaux –nés ,de petits oisillons tombés du nid ,d’autres salamandres ,de grenouillettes nouvellement métamorphosées .

-La limace –banane de Californie ,Ariolimax colombianus ,une proie très prisée lorsqu’ elle n’est pas trop grosse ,les adultes peuvent en effet atteindre 20 centimètres de long !



-Le lombric de Californie qui sort de terre après les grosses pluies de printemps :



-La chenille du papillon Adelpha bredowii ,la « Sœur de Californie » :



Parmi les prédateurs d’ Ensatina eschscholtzii ,il est à peu près certain que les animaux introduits par l’homme (chiens ,chats ,rats ) détruisent des individus sans forcément les consommer .A cause de ses sécrétions ,elle est principalement la proie de reptiles ,tels les colubridés ou les crotalinés ,ici ,le colubridé aglyphe Lampropeltis getula californiae :



Les rapaces comptent également parmi les prédateurs de notre salamandre ,tel Accipiter cooperi ,l'épervier de Cooper :



-La chouette ponctuée de Californie , Strix occidentalis occidentalis :



En captivité ,on nourrira de petites proies par rapport à la taille de l’animal :mieux vaut plusieurs petites proies que beaucoup de grosses .Les juvéniles sortis de l’œuf sont nourris de collemboles ,de pucerons ,de drosophiles aptères ,de petits grillons (3 mm et moins ).Les adultes sont nourris de lombrics ,de limaces trouvées au jardin pour peu qu’on n’utilise aucun produit de traitement ,de grillons dont on aura enlevé les pattes arrière sauteuses ,de teignes de ruche ,de vers à soie ,de petites larves de cétoines ,de cloportes ,de tebos ,voire de petits morceaux de jambon cru ,de foie et de cœur de bœuf cuits agités avec une pince .Les animaux sont nourris à volonté ,du moment qu’ils ne deviennent pas obèses .Les adultes sont nourris tous les deux jours ,sauf en période de reproduction (les femelles gravides ne tardent pas à jeûner mais doivent ensuite être nourries à satiété ) .Attention à ne pas laisser trop longtemps traîner de grillons dans le terrarium .Ces salamandres sont faciles à nourrir et ont toujours bon appétit .Toutefois ,une quarantaine est de rigueur s’il s’agit de sujets d’origine sauvage ,et conseillée pour des individus nés en captivité ,afin d’effectuer si nécessaire et après les analyses d’usage un déparasitage complet .Par contre nous ne les avons jamais observées se nourrissant dans l’eau .

-E. e. croceater :


 

SUITE ET FIN