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Longévité :

En captivité,une femelle déjà adulte et d’origine sauvage a vécu plus de 10 ans,de 1980 à 1991 .La longévité maximale serait de l’ordre de 11 ans,et la maturité sexuelle intervient entre la 3e et la 5e année .

Taille adulte :

Entre 145 et 185 mm,les larves à la naissance font 9-10 mm.

Description :

Cette salamandre fait partie du complexe « verrucosus » qui s’étend jusqu’aux lisières forestières du Tibet ,du Bhoutan et du Sikkim .Elle n’a été séparée de T. verrucosus qu’en 1995 .

Différenciation :

T. shanjing forme rouge :



T. shanjing forme jaune :



T. verrucosus :



La morphologie du complexe verrucosus est typique des salamandridés et assez proche de la salamandre européenne Salamandra salamandra .Le museau est arrondi ,les yeux protubérants sont légèrement surmontés de bourrelets pariétaux ,les pattes puissantes ont 4 doigts à l’avant et 5 à l’arrière .La queue est aplatie latéralement pour faciliter la nage .Le corps est plutôt massif et dodu .Comme chez d’autres urodèles tel que Pleurodeles waltl ,on observe 6 à 14 « verrues » correspondant à la pointe des côtes de chaque côté de la ligne vertébrale .Ces verrues ,les glandes parotides de chaque côté de la tête ainsi que ladite ligne sont brillamment colorées de jaune ,d’orangé ou de rouge .On a tendance à considérer que T. shanjing a une livrée plus colorée et plus contrastée que T. verrucosus ,ce qui est inexact ,des individus ternes et vifs existent chez les deux taxons .La différence se fait au niveau de la largeur de la tête ,T. shanjing ayant une tête plus étroite ,il a également des mœurs beaucoup plus terrestres que T. verrucosus et ,lorsque les teintes sont vives ,T. shanjing a tendance à avoir des oranges et des rouges bien plus brillants et vifs .Ces couleurs chatoyantes sont des couleurs d’avertissement (aposématique ) signalant que l’animal est pourvu de glandes dermiques toxiques pour les prédateurs et censés décourager ces derniers ,ces glandes sont d’ailleurs capables d’émettre une odeur faible mais dissuasive et contiennent un alcaloïde relativement toxique (batrachotoxine modifiée ). On ne manipule jamais un batracien avec des mains sèches ,et il faut soigneusement les rincer ensuite ,en évitant de les porter à la bouche ou aux yeux .Les doigts et la queue de cet animal peuvent régénérer .Cette salamandre est plutôt timide et sort peu le jour ,elle aime se faire discrète .

Encore en milieu naturel :


Dimorphisme sexuel :

Les mâles ,particulièrement à l’approche de la saison de reproduction ,ont des cloaques plus proéminents et enflés que ceux des femelles .Les femelles ont tendance à être plus grandes et plus trapues .

Choix initial :

Des jeunes et des adultes NC sont régulièrement disponibles à des prix abordables dans les bourses européennes ou chez des éleveurs privés .On évitera autant que possible les spécimens d’import vendus en animalerie ,souvent logés en trop grand nombre dans de petits bacs et porteurs de diverses parasitoses .Il est plus difficile de déparasiter un urodèle qu’un saurien ,et il faut garder à l’esprit que leur peau fragile est perméable à de nombreux polluants mortels pour eux (métaux lourds ,pesticides ,solvants…) et ils sont davantage sujets aux mycoses que les reptiles .Soigner un urodèle malade et lui administrer un traitement est toujours une tâche difficile .



Terrarium :

Un aquarium de 70 -80 litres convient pour loger un seul adulte .Pour 2 à 4 individus ,il faudra envisager un bac de 120 à 150 litres ,en privilégiant la surface au sol .A titre indicatif ,des dimensions de L 80x l 40xh 50 conviennent pour un tel groupe .On veillera,comme les Tylototriton shanjing ont besoin de beaucoup d’humidité ,à ce que l’aquarium soit pourvu d’un couvercle percé de suffisamment de trous pour assurer une bonne aération et éviter les évasions .Un cadre en bois partiellement grillagé avec du grillage très fin ,ou un couvercle d’aquarium thermoformé classique avec rampe d’éclairage intégrée conviendront .

Il s’agit de recréer un aquaterrarium dont les 2/3 de la surface seront terrestres ,bien plantés et avec de multiples cachettes .Un coin bien sec est indispensable sur la partie au sol.

Pour la partie aquatique ,on place une vitre évitant que l’eau et le substrat ne se mêlent ,qui tient lieu de séparation .Cette vitre fait toute la largeur du terrarium et est au même niveau que le substrat,soit 20 cm de hauteur . Elle est fixée sur 3 côtés par de la colle silicone (séchage 48h impératif avant la mise en eau ).

Cette partie aquatique doit impérativement être pourvue d’une filtration efficace ,j’utilise un fitre Eheim ® avec débit de 30 litres/heure réglables .Les animaux en effet défèquent fréquemment dans l’eau,laissent des proies mortes et leurs allées et venues entre la partie terrestre et l’eau souillent cette dernière très fréquemment .Comme pour tous les urodèles ,une colonisation bactérienne doit être réalisée sur le sol et dans la partie terrestre avant toute installation .Le niveau d’eau est de 15 cm en saison « humide » (régime des moussons) et de 3-4 cm en dehors ,cela permet de simuler des variations saisonnières d’hygrométrie .On peut ,pour bien oxygéner l’eau ,ajouter une pompe avec un diffuseur .

Substrat :

La partie aquatique est garnie de sable de Loire ,ou mieux ,de petits galets .La partie terrestre doit présenter une épaisseur de substrat de 12 à 15 cm au minimum .Un mélange de terreau de feuilles préalablement stérilisé ,de sable très fin ,d’un peu de tourbe et de substrat (écorces « hachées ») pour orchidées est ce qu'on utilise .Le sol ne doit cependant pas être trop acide (pH> 6),et exempt de tout polluant chimique .Une couche de drainage de graviers sur 3 cm permet l’écoulement de l’eau superflue vers le bas .En effet ,le substrat ne doit pas être humide partout ,et certainement pas détrempé .

Aménagement :

La partie aquatique est abondamment plantée de plantes aquatiques ou semi -aquatiques robustes qui serviront de support pour les pontes (Elodées ,fougères de Sumatra Ceratopteris thalictroides ).Hors saison de reproduction ,des lentilles d’eau conviennent très bien .Des écorces de liège permettent un passage aisé entre les deux parties et fournissent également des cachettes .Il ne faut pas avoir peur de multiplier celles-ci .Des tuiles en argile peuvent également servir d’abris .Une surface d’environ 15x15 cm sera maintenue absolument sèche ,et sera par exemple constituée d’une pierre plate. Il est souhaitable de faire pousser des bryophites (mousses ) naturelles au sol ,ou, à défaut ,de disposer de la mousse de forêt bien rincée à l’eau claire .Des petites fougères tropicales ,des orchidées de bord de l’eau ,et d’autres plantes à bassin sont indispensables pour fournir aux animaux un couvert végétal ombré .On prendra garde à l’apparition de tout champignon ou moisissure .Eventuellement ,des plantes carnivores de tourbières en pot du type Drosera sp. « mangeront » les petits insectes qui pourraient se développer de manière intempestive .

Le maintien d’un bac sain ,sans développement bactérien nocif ,constitue l’un des challenges pour la bonne maintenance de cette espèce .

Des exemples d’aquaterrariums adaptés :




Attention ,il est recommandé d’éviter les cohabitations avec cette espèce somme toute facilement perturbée et fragile .

Chauffage :

Considérant les zones climatiques diverses que fréquente cette espèce ,un hivernage de 2-3 mois entre 12°C et 15°C est recommandé de Décembre à Février .Là aussi ,ces températures demandent de disposer d’une pièce adaptée .Cet hivernage est impératif pour la bonne santé des animaux ,même si on ne souhaite pas les reproduire .En demi-saison (Mars à début Juin et Septembre à Novembre ),des températures normales de 19 à 22°C le jour ,avec une légère baisse la nuit ,conviendront parfaitement .En plein été ,on pourra atteindre sans problèmes 25-26°C ,sans toutefois dépasser les 30°C,ce qui serait préjudiciable à court terme pour la vie de ces salamandres. Ces valeurs simulent le fait que,même si elles vivent sous des latitudes tropicales soumises au régime des moussons ,de nombreuses populations vivent en altitude où il fait plus frais ,tandis que d’autres subissent des périodes plus chaudes .En maison ou en appartement chauffé normalement sous nos latitudes ,aucun dispositif de chauffage ne sera donc utile .

Eclairage :

La lumière naturelle du jour peut suffire ,on utilisera un néon d’aquariophilie pour les plantes de faible intensité (15 W),allumé 10 à 12 heures par jour .L’éclairage est coupé pendant les mois d’hivernage .Il faut éviter les lumières vives et opter par exemple pour un néon horticole en privilégiant les spectres visibles vert/bleu .

Hygrométrie :

En saison chaude (été ),celle-ci doit être élevée et on pourra pulvériser de l’eau à 20°C tous les soirs en abondance .En demi-saison ,on réduit l’intensité de ces pulvérisations pour ne plus les faire qu’un soir sur 2 en hiver ,voire un soir sur 3 pour éviter les colonisations mycéliennes intempestives .La présence d’un bac d’eau de boisson est inutile .



Alimentation :

Comme toutes les salamandres , T. shanjing est vorace et consomme en priorité des invertébrés au corps mou .Dans son milieu naturel ,elle dévore à terre araignées,mille-pattes ,limaces ,vers de terre ,chenilles ,orthoptères ,larves et imagos de coléoptères ,mantes ,mais également quelques vertébrés :autres urodèles plus petits ,serpents minuscules et fouisseurs de la famille des Typhlopidés ,amphibiens apodes et également fouisseurs (cécilies ).

En captivité ,les adultes seront nourris tous les jours de proies de taille adaptée.Le nourrissage se fait le soir ,une fois l’éclairage artificiel éteint .Les vers de terre ,les vers à soie et les grillons constituent le régime de base lorsque les salamandres sont à terre ,avec parfois des teignes de ruche ,des morios ,des limaces ,des vers de farine ,des larves de cétoine et des chenilles (attention aux pesticides si vous les récoltez vous-mêmes) .Elles acceptent également très bien de petits morceaux de cœur de bœuf et de poulet cuits .

Lors de la phase aquatique ,on pourra continuer à donner le même type de proies ,avec en plus des vers de vase ,des daphnies vivantes et des Artemia salina vivantes .Cependant,lorsqu’ils sont dans l’eau,ces animaux ont tendance à se nourrir beaucoup moins .

Il est inutile de leur prévoir un quelconque supplément calcique ou vitaminé .

Une proie en milieu naturel :limace du Yunnan



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